Le parquet de Nanterre ouvre une information judiciaire après la plainte déposée fin août par deux travailleurs d'un chantier du groupe pétrolier en Birmanie, qui l'accusent de séquestration.
Une information judiciaire portant sur des faits de travail forcé lors de la construction d'un gazoduc en Birmanie par le groupe pétrolier TotalFinaElf a été ouverte par le parquet de Nanterre, a révélé jeudi la radio RFI. Fin août, deux Birmans avaient porté plainte pour "séquestration", avec constitution de partie civile, contre le Pdg de TotalFinaElf Thierry Desmarest et Hervé Madéo, patron de Total en Birmanie jusqu'en 2000. Ils affirment avoir été contraints de travailler sur le chantier du gazoduc Yadana, construit à partir de 1994 par un consortium comprenant notamment Total. Deux autres travailleurs concernés par ce chantier se sont associés depuis à la plainte. Le groupe pétrolier s'est refusé à tout commentaire. "La plainte ne nous a pas été notifiée", a déclaré un porte-parole. La position de TotalFinaElf n'a "pas bougé d'un iota" par rapport à celle affichée au moment du dépôt de la plainte (fin août), selon le porte-parole. Le groupe avait alors rejeté "toutes les accusations de travail forcé en Birmanie". "Il est assez inimaginable qu'une entreprise comme la nôtre ait pu utiliser à un moment ou à un autre le travail forcé. Ni nous mêmes, ni nos prestataires de services n'ont eu recours à du travail forcé", avait affirmé un porte-parole.
Première
Depuis le début du chantier du gazoduc Yadana, le pétrolier français a été régulièrement accusé par les militants des droits de l'Homme et l'opposition politique à la junte militaire birmane d'avoir eu recours au travail forcé. Mais la plainte de Nanterre était la première déposée en France à ce sujet. Elle vient s'ajouter à une longue liste de dossiers, dont les enquêtes sur l'explosion de l'usine AZF à Toulouse ou le naufrage de l'Erika. En Belgique, une plainte avait été déposée en avril dernier contre TotalFinaElf pour "complicité de crimes contre l'humanité" en République de Myanmar (Birmanie). Depuis maintenant six ans, la Birmanie est soumise à un régime de sanctions imposé par la communauté internationale, États-Unis et Union Européenne en tête, pour ses violations en matière de droits de l'Homme.
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